Pourquoi

Cette plateforme a vu le jour à la suite de certains constats :

  • L’exercice démocratique se porte mal sur la planète Terre. Selon l’institut V-Dem, la quasi-totalité des gains en la matière depuis la chute de l’URSS a depuis été perdue (voir aussi ce texte pour son excellent support visuel). Le phénomène est global : des tentatives de coups d’État observés aux États-Unis (2020 / 2021) et au Brésil (2022 / 2023) en passant par la vague de putschs en Afrique. C’est aussi la Hongrie, dont beaucoup d’experts considèrent qu’elle a perdu son statut de pleine démocratie pour être rétrogradée en démocratie électorale. Ou encore la répression qu’on a vue en 2019 à Hong Kong. Ou le coup d’État au Myanmar en 2021. La liste est longue.
  • Parallèlement on observe un travail journalistique toujours plus ardu. Déjà, l’aspect économique exerce une pression sur un travail qui n’est pas simple dans les meilleurs des circonstances. Notons aussi l’inquiétante concentration de médias en si peu de mains (voir l’empire Murdoch qui en mène large dans l’anglosphère - 52% des médias australiens sont contrôlés par cette entité). Sans bien sûr oublier les prédateurs et autres dictateurs en puissance qui entravent sévèrement le travail de nos amis reporteurs.
  • De plus, on doit aussi souligner que l’information internationale est anémique dans notre recoin d’Amérique. Elle n’occupe qu’une place secondaire et l’on y accorde rarement le temps ou les ressources nécessaires pour dresser un portrait pertinent et dense en calorie intellectuelle. Ceci a plusieurs conséquences : l’une d’elles est que l’on est moins apte à percevoir les difficultés grandissantes des démocraties comme précédemment mentionné.
  • Sans oublier un élément central de l’expérience humaine contemporaine : la crise climatique. Celle-ci ne sera jamais notre principal centre d’intérêt, c’est effectivement loin d’être notre spécialité. Cependant, on ne la perd jamais de vu et on vous laisse dans le soin de celles et ceux qui suivent ces dossiers avec justesse et compétence (on pense à Alexandre Shields du Devoir pour n’en nommer qu’un). Assurément, le manque de volonté et la grossière incapacité pour nos systèmes politiques de faire face à ce défi contribuent à la perte de crédibilité du modèle des démocraties libérales.

Bref. Le statut quo est intenable. La brèche est ouverte et les diverses mouvances d’extrême droite s’y engouffrent goulûment. D’autant plus que celles-ci profitent d’une conjoncture favorable, avec la déconfiture d’une gauche s’étant décrédibilisée à travers sa participation consentante à la barbarie néolibérale. À cela s’ajoute une complaisance, voir un certain aveuglement de la part de nos médias (ceci sera démontré plus tôt que tard, restez à l’affût).

Le problème étant posé, il faut préciser quelque chose. Tout ceci, ce ne sont pas simplement des questions philosophiques ou des débats de science politique. Chaque décision politique apporte son lot de conséquences. L’une de ces décisions, l’accès à l’avortement, peut faire figure de canari dans la mine. Elle agit tel un baromètre, ce qui nous permet de mesurer l’évolution ou la dévolution de nos droits. Ainsi on a vu la Cour suprême des États-Unis d’Amérique annuler le célèbre jugement Roe v. Wade, soit la décision qui garantissait l’accès à l’avortement au niveau fédéral. Les prochaines à perdre ce droit sont peut-être les Argentines? Le président Javier Milei, élu à l’automne 2023, ayant ouvertement signalé son intention d’abolir l’accès à l’avortement.

La question devient donc, que peut-on faire? Se morfondre devant ce triste panorama? Poursuivre ce processus d’automacération dans cette société malade, elle-même encastrée dans un système économique mortifère et suicidaire?

Non! Ici à l’observatoire, on ne cède pas au défaitisme ni au pessimisme. Notre ambition est d’ajouter notre petit grain de sel au débat public. C’est donc notre objectif, d’écrire sur le bordel ambiant en ne perdant jamais de vu l’actualité internationale. De suivre la rhétorique des réactionnaires ici comme ailleurs, de pourfendre les intégristes religieux, de balancer des milkshakes figurés aux fascistes partout où ils se trouvent. Le tout avec la garantie de l’observatoire québécois du fascisme : rigueur et furie.