Pour en finir avec le tabou de l'extrême droite

Dans notre province, il existe une sorte d’omerta lexicale concernant l’étiquette politique de l’extrême droite. Chez plusieurs de nos médias traditionnels, comme à la Presse ou à Radio-Canada, la quête de la neutralité à tout prix les amène à faire preuve d’une grande pudeur langagière face cette à catégorie politique. Et vous aurez compris que notre bien-aimé commentariat réactionnaire n’a aucun intérêt à jeter un regard critique sur cette famille politique avec laquelle il partage une forte proximité idéologique.

Ainsi, quand les complotistes d’extrême droite de Rebel News accaparent un point de presse, le Devoir n’y voit qu’un « média controversé ».1 À la Presse, qui a publié un dossier sur le sujet en février dernier, ils n’osent même pas poser l’étiquette sur le PPC de Maxime Bernier, une ordure qui plagie obsessivement la méthode trumpiste. Et quand Radio-Canada se penche sur le cas du suprémaciste blanc états-unien Charlie Kirk, ils le décrivent comme un simple « influenceur conservateur ».2

Le patron de Rebel News, Ezra Levant, en entrevue avec le célèbre complotiste Alex Jones.
Le patron d’un média controversé, en entrevue avec un dude pas pire controversé, discutant de la nécessité pour un certain politicien plutôt controversé d’obtenir le pouvoir afin de carrément sauver le monde, une entreprise, vous conviendrez, empreinte d’un léger parfum de controverse. Source.

Un petit retour aux sources s’impose.

Quel est donc ce phénomène politique qui dévore présentement les démocraties libérales? Car la nôtre n’y fait pas exception : nous évoluons toutes et tous dans un environnement où les idées d’extrême droite pullulent. À force de ne pas les nommer pour ce qu’elles sont, elles se normalisent, lentement mais sûrement. Pensons aux prétendus « droits parentaux », les funestes implications assimilant l’immigration à un danger existentiel pour la nation québécoise ou encore la stupéfiante passivité et légèreté avec lesquelles nos médias traitent du virulent processus de fascisation en cours chez notre petit voisin.

L’intention n’est pas de classer les mouvements politiques dans de petites boites hermétiques. Simplement, il est impératif de bien nommer les choses, si l’on désire les comprendre. Et en pleine floraison fasciste, ne voulez-vous pas savoir de quoi se nourrissent ces plantes carnivores?

Populisme et radicalisme

Un premier truc à préciser, concernant le rôle du populisme dans ce travail de catégorisation. Le populisme n’est pas tant une idéologie qu’une manière de faire de la politique qui se fonde sur une opposition entre le peuple et l’élite d’une société.3 Si cette approche est particulièrement prisée par la droite en 2025, elle est aussi mise à profit par la gauche, notamment en Europe et en Amérique latine.4

La droite en fait usage lorsqu’elle s’en prend à l’élite universitaire (la supercherie du « wokisme » qui dominerait dans les études supérieures) et la gauche quand elle vise les ultrariches (Québec Solidaire qui argumente très justement pour une nouvelle taxe sur les fortunes de plus de 50 millions de dollars : « Les grandes fortunes augmentent pendant que les travailleurs se font ramasser par le coût de la vie »).

Notre époque, fertile en inégalité et riche en souffrance humaine, offre un contexte parfait pour le déploiement du populisme. Mais en bref : ce n’est pas un facteur qui permet de distinguer la droite de l’extrême droite.

Ensuite, un mot sur la différence que certain·es expert·es opèrent entre l’extrême droite et la droite radicale. Par exemple, il est argumenté dans ce texte de la Presse que la promotion de la violence est un critère nécessaire pour distinguer l’extrême droite des autres manifestations de la droite, dont la droite radicale.

Une petite lecture sur le sujet ne fut pas spécialement éclairante : parfois la droite radicale est un synonyme de la droite extrême, parfois elle est plus sage que cette dernière ou désigne une certaine catégorie de l’extrême droite. Les universitaires et spécialistes de la science politique ne semblent pas s’entendre sur la délimitation de ce concept. Dans le cadre de ce texte, cette distinction ne nous intéresse donc pas spécialement.5

Gauche versus droite

Pour discuter de l’extrémité d’une position, encore faut-il baliser cette dernière. Pour résumer la question, la droite s’est généralement distinguée par sa défense du statu quo, à savoir l’ordre social et économique en place. Tandis que la gauche vise typiquement à promouvoir l’émancipation face à ce statu quo, afin d’aboutir à une société plus égalitaire.

Historiquement, c’est une tendance qui se tient. Même si les droites se targuent de faire la promotion de la liberté, concrètement, ce sont les gauches qui offrent une plus grande autonomie aux citoyennes et citoyens. Citons le vote des femmes, le droit à l’avortement, les garderies subventionnées : des mesures progressistes (et donc de gauche) qui garantissent de facto une plus grande liberté à la population.

Il y aurait certainement plus à dire sur la nature de ce clivage, une frontière poreuse, par ailleurs. Un homme comme Justin Trudeau a pu gouverner à droite et aussi promouvoir certaines mesures progressistes (offrir une meilleure protection contre la discrimination pour les personnes trans en est certainement une).

Une définition

Pas facile d’arriver à une description à la fois concise et applicable à une famille idéologique pleine de contradictions et de dissensions. Et c’est bien puisqu’il existe une pléthore de manifestations de l’extrême droite actuellement sur la planète qu’il faut creuser afin d’extirper l’essence de cette idéologie - plutôt que de se concentrer sur tel attribut exhibé par X à un moment Y.6

Pour ce faire, la description du professeur d’histoire Jean-Étienne Dubois, nous semble bien cerner les fondements de cette mentalité :

La contestation du système politique démocratique et de ses institutions (anti-électoralisme, antiparlementarisme, aspirations autoritaires, etc.) et/ou le caractère universel des valeurs de liberté et d’égalité (racisme, homophobie, misogynie, etc.)7

Ainsi, la droite classique se contente d’utiliser le système actuel pour favoriser les intérêts de la classe possédante (via l’austérité et autres formes de violences économiques permises par le système en place). Elle ne va pas s’attaquer frontalement au fonctionnement de l’État de droit et ses contre-pouvoirs, comme le font Trump ou Orbán.

Prenons le cas de la crise climatique. La droite peut, par moment, du bout des lèvres, admettre l’ampleur de la crise. Dans le meilleur des cas, elle se satisfait toutefois de mesurettes, considérant (à tort) que ses intérêts ne sont pas menacés.

Alors que l’extrême droite va ouvertement nier le consensus scientifique, le discréditer, le minimiser. Quand elle ne s’en prend pas violemment aux écologistes, les dépeignant comme des fanatiques ou autres quolibets juvéniles.

Maxime Bernier sur Twitter accuse l'immigration de détruire notre société.
La carrière de cet homme a certes pris une sacrée débarque pendant la rédaction de ce texte, reste que ce type d’idée dégueulasse croit en popularité. Le lien vers le tweet.

Et sur le sujet du climatoscepticisme, comment oublier la minable petite engeance qu’est Maxime Bernier? Un politicien qui traite les personnes migrantes de « parasites étrangers » menant une « invasion » de notre pays, qui baigne dans le complotisme le plus grossier tout en exprimant un profond mépris pour l’ONU et ses agences : un tel homme mérite facilement d’être catégorisé à l’extrême droite. Il est même effarant qu’un tel constat pose problème chez les spécialistes de la question.8

Entracte : et l’extrême gauche, dans tout ça?

Les organisations et partis politiques visant le renversement du système capitaliste sont généralement classifié·es à l’extrême gauche. En opposition à la gauche dite réformiste, qui mène son combat à l’intérieur du système politique et économique actuel, la gauche extrême se distingue par sa volonté révolutionnaire.

Les méthodes et la conclusion d’un tel processus révolutionnaire varient selon l’appartenance idéologique, qu’elle soit marxiste, anarchiste, etc.

Précisons, car la comparaison est inéluctable : les deux extrêmes ne s’équivalent pas.

S’il est vrai que nombre d’exactions et de crimes contre l’humanité furent commis au nom du communisme (les goulags de l’Union soviétique ou les décisions économiques catastrophiquement idiotes de Mao), il faut noter une distinction cruciale : l’idéal en est un d’égalité et de dignité pour toutes et tous. À l’opposé de l’univers de stratification sociale et de domination que constitue l’extrême droite.

Ce n’est pas un hasard si des idées révoltantes, comme l’eugénisme et la suprématie blanche, ont naturellement trouvé leurs places au sein de la constellation de la droite extrême.

Et c’est aussi pour ça que le travail de catégorisation politique est si contentieux. Les adeptes de l’extrême droite sont tout à fait conscients des crimes de leurs ancêtres idéologiques. Qui oserait se revendiquer d’une étiquette politique célébrant l’oppression et la violence?

Question naïve : un nombre grandissant d’activistes, en Amérique ou en Europe, affichent ouvertement leurs accointances avec le nazisme.

Reste que pour celles et ceux désirant infiltrer et abuser des faiblesses de nos démocraties libérales, la duplicité et les manigances sont de mises. En atteste la vigueur avec laquelle ils se débattent lorsque cette marque de honte leur est affublée.9

En total contraste avec les gauches, extrêmes ou pas, qui font typiquement preuve d’une grande candeur dans la communication de leurs visées politiques.

Application de la définition : le cas d’Éric Duhaime

Contrairement à son bouillant collègue beauceron, notre cher Éric navigue les eaux de la droite orientale avec plus de tact et de subtilité. Mais pas tant que ça : le chef du Parti conservateur du Québec a solidement épousé l’antiwokisme, la mode réactionnaire du moment. Il est aussi réputé pour se foutre royalement du consensus scientifique, que ce soit sur la question climatique ou sur la COVID-19 (pas plus tard qu’en décembre 2024, le mec niait encore l’efficacité du masque dans la propagation du virus).

Éric Duhaime n'aime pas le wokisme.
Cette rhétorique est la même que celle utilisée par les trumpistes : la gauche serait un vecteur de pédophilie. Un discours plus que méprisant, qui complique nécessairement la lutte contre les violences faites aux enfants (les critères permettant d’identifier ces abus étant tordus à de basses fins politiques). Le lien vers le tweet.

Pour ses propos misogynes, pour sa défense du terroriste Alexandre Bissonnette, pour les accusations gratuites et mensongères qu’il a dirigées envers les drag queens. Nous pouvons aisément affirmer que cet homme n’a aucun respect pour les notions de dignité et de respect.

Cela en fait-il un politicien d’extrême droite?

À notre avis, oui. Pour l’ensemble de son œuvre, mais spécialement pour le rôle qu’il joue dans l’espace médiatique : Éric est un troll. Il ment comme il respire, il fait preuve d’une impressionnante malhonnêteté, d’une mauvaise foi légendaire.

Alors soit, il est commun et assez banal d’affirmer que les politicien·nes mentent tout le temps. Il y a toutefois une bonne marge entre revenir sur un engagement électoral et balancer à qui mieux mieux de la pure désinformation (en suggérant notamment que le vote par correspondance « comporte de bien plus grands risques de fraude », en écho aux fabulations du parti républicain).

Quand François Legault (ou Justin Trudeau) annoncent vouloir réformer notre système électoral (qui est une farce pathétique et anachronique, rappelons-le) et qu’ils piétinent ensuite leur propre promesse, c’est assurément une source de frustration et de désillusion pour l’électorat. Ce qui est un sérieux problème.

Ce qui est cependant encore plus sérieux et néfaste pour l’exercice démocratique, c’est d’être un distributeur de bullshit de premier rang, ce qu’a fait Éric toute sa carrière et ce qu’il fait encore, par exemple quand il écrit sur Twitter que le crime a augmenté de 50% dans la dernière décennie au Canada (une fausseté).

Puis, lorsque confronté, il n’avoue presque jamais sa faute. Preuve de sa fourberie, il multiplie les sophismes et les redirections pour mieux excuser son comportement crapuleux.10

Le truc, c’est qu’une société démocratique se doit de fournir à sa population un accès à une information de qualité. C’est aussi simple que ça. Une personne ou un parti qui fait des pieds et des mains pour entraver ou ridiculiser cette mission s’opposent de facto au bon fonctionnement du peu de démocratie à laquelle nous avons accès.

Sans oublier que ses propos eux-mêmes ont un impact bien réel. L’homme a indubitablement participé à la résurgence de la haine visant la communauté LGBTQ+ (une réalité qu’il impute, dans un élan d’originalité, à la « gauche radicale »).

Et bien franchement, que vous soyez en accord ou non avec notre jugement envers Éric Duhaime, il faut se rendre à l’évidence que c’est une figure publique dénuée de toute crédibilité. Pourquoi Radio-Canada lui offre encore une tribune, par exemple lorsqu’il est question de Trump ou des droits des personnes trans?

La crise des médias, c’est aussi ça : des médias qui charcutent volontairement leur propre réputation…

La curieuse absence de l’écosystème médiatique

Justement, un dernier point concernant l’évolution de la droite extrême au Québec. Étrangement, le rôle des médias traditionnels dans la propagation de ces idées passe généralement sous le radar. Pourtant, et pour prendre deux exemples précis, la progression de la transphobie et la normalisation de la théorie du grand remplacement nous apparaissent comme étant largement le produit des dérives de notre système médiatique bien de chez nous.11

Que ce soit chez Rebel News ou les trumpistes de Radio X, dans les chroniques du Devoir ou avec la chorale antiwoke de Québecor : les principes de bases du journalisme sont fréquemment bafoués au profit d’une trame narrative réactionnaire.12

Ce n’est pas pour dire que tous ces médias s’équivalent! Les deux premiers ne sont que des organes de propagandes néofascistes. Et il existe un large écart entre le journalisme positiviste du Devoir (chez qui d’excellents journalistes travaillent) et les odieuses et insipides divagations que l’on peut s’infliger dans les pages d’opinions du Journal de Montréal.

Mais pour être bien franc : nos médias ne sont pas à la hauteur de notre époque.

Une situation qui semble indissociable de la place grandissante allouée aux polémistes, d’ailleurs largement situé·es à la droite de l’échiquier politique.

Les tensions sont inévitables, l’analyste politique Patrick Déry résume le problème :

D’un point de vue journalistique, c’est rien de moins que du sabotage : les journalistes rapportent les nouvelles, des propagandistes employés par les mêmes médias les nient ou les déforment, et la population ne sait plus qui croire.

Un constat heureusement partagé par d’autres, qui ont, eux aussi, récemment exprimé leur ras-le-bol face à ce véritable chantier de saccage sociétal en signant une lettre dénonçant le rôle délétère du conglomérat de Québecor en la matière.

Publiée par l’historien Alexandre Dumas et le média Pivot, l’idée est fort simple : la liberté d’expression ne dispense pas des conséquences de celle-ci, le journalisme se doit de reposer sur une base déontologique et s’il est important pour l’État d’encourager le milieu de l’information, cette aide financière se doit d’être contingente à certaines conditions.

Le message adressé à Pierre-Karl Péladeau est donc assez simple. Vous quémandez une aide publique? Vous devriez alors montrer patte blanche, par exemple en réintégrant le Conseil de presse du Québec. Et en limitant la quantité de propos haineux exprimés sur vos plateformes.

La réaction fut aussi prévisible qu’impertinente : cette démarche représenterait une tentative de censure! Le fond de la lettre est complètement évacué pour mieux se prétendre victime. C’est la même tactique que chez Rebel News, la provocation comme modus operandi donne lieu à la victimisation. Qui elle, permet de renforcer leur trame narrative, que le pouvoir en place à une dent contre la droite et autres balivernes (régime diversitaire, etc.).

Au final, leur conception de la liberté d’expression n’est pas bien différente de celle de Trump ou de Musk. L’impunité dans le mensonge et l’intimidation est érigée comme stratégie d’affaires.

La jungle comme modèle de société?

Comme évoqué dans cette dernière lettre, au fin fond de l’affaire, il est simplement question du paradoxe de la tolérance.

Était-ce un bénéfice, pour la société québécoise, que de désinviter le suprémaciste blanc Alexandre Cormier-Denis d’une commission parlementaire?

Évidemment.

Était-ce une erreur pour les GAFAM de bannir le complotiste antivaxx Alexis Cossette Trudel?

Du tout.

Instaurer un tabou visant l’extrême droite, c’est expliciter notre intolérance envers des idées déshumanisantes ou qui mettent la vie de gens en danger.

Puisqu’au final, nous sommes toutes et tous dans le même bateau. Et à bord d’une embarcation construire de matériel inflammable, il est non seulement pertinent, mais aussi salutaire, de condamner la pyromanie.


  1. L’article du Devoir en question et voici une autre source sur ce pathétique fiasco. À noter que le Devoir a déjà catégorisé Rebel News d’extrême droite (The Rebel, en 2021). Plus récemment, cet article se veut plus prudent en affirmant que Rebel News est « souvent classé à l’extrême droite ».

    Certains articles de Radio-Canada font écho à cette description tandis, que la Presse se borne à les décrire comme étant « à droite ». ↩︎

  2. Charlie Kirk est un trumpiste pur et dur : climatosceptique, s’oppose au droit à l’avortement ainsi qu’à la séparation de l’État et de l’église. Fervent nationaliste chrétien, adhérent du complot du grand remplacement, il considère que le civil rights act (la législation qui a mis fin à la ségrégation raciale) fut une immense erreur. Il méprise d’ailleurs Martin Luther King.

    Plus d’information est disponible sur sa page wiki.

    Si un influenceur épousait de telles idées, ici au Québec, est-ce que Radio-Canada se contenterait de le qualifier de simple « conservateur »? ↩︎

  3. À noter que cette perspective ne fait pas consensus : le chercheur Philippe Hurteau affirme que « l’idée voulant que le populisme ne soit ni de gauche ni de droite est un non-sens ». Il se base sur le travail du professeur de sociologie Federico Tarragoni. Son analyse nous parait pertinente et pas nécessairement en contradiction avec l’idée que la technique de communication populiste puisse être utilisée autant à droite qu’à gauche. Voici son premier, second et troisième texte sur le sujet. ↩︎

  4. Depuis 10-15 ans, le populisme est tellement populaire à droite (extrême ou pas) qu’il en est pratiquement devenu un synonyme. Or, plusieurs partis européens de gauche s’inspirent de la méthode, notamment LFI en France ou Podemos en Espagne.

    En Amérique latine, Lula au Brésil, ou l’actuel président de la Colombie, Gustavo Petro, s’inscrivent aussi dans cette gauche populiste. ↩︎

  5. « C’est une expression que l’on a vu poindre dans les années 1980 mais qui s’est beaucoup baladée au plan de son sens. Jean-Yves Camus [grand politologue spécialiste de l’extrême droite, ndlr] l’utilisait par exemple il y a trente ans pour parler de l’extrême droite la plus radicale tandis qu’il l’utilise aujourd’hui pour définir les mouvements qui sont précisément sortis du champ de l’extrême droite. Quant à l’historien Olivier Dard, il préfère cette expression à celle de l’extrême droite. Même parmi les spécialistes, elle fait donc débat », cet article de Geo souligne les différences de points de vue sur l’expression en France.

    Pour le spécialiste néerlandais de l’extrême droite, Cas Mudde, la droite radicale est une forme d’extrême droite↩︎

  6. Ce texte de Joseph Confavreux et Ellen Salvi fait un excellent travail d’analyse en ce qui concerne les différences et les points de convergences dans l’internationale de l’extrême droite. Une divergence notable en Europe se trouve dans l’attitude face à la Russie (Orbán étant l’un des principaux supports de Putin, en opposition à l’extrême droite polonaise ou encore Meloni). Le rapport à la crise climatique varie aussi grandement entre l’Amérique (Trump et Bolsonaro sont de purs climatosceptiques) et l’Europe. ↩︎

  7. La citation est minimalement modifiée pour mieux coller au contexte canadien. Elle est tirée de cet article, la source primaire étant le livre de l’historien, L’extrême droite française : de 1880 à nos jours. ↩︎

  8. Un tweet de Maxime Bernier en 2020 : « L’ONU est le nouveau Comintern et les “antifas” sont des terroristes ». « L’ONU est une farce inutile », publié en 2018.

    Et voici l’extrait avec lequel nous sommes en désaccord, tiré de cette chronique de la Presse : « À Ottawa, seul le Parti populaire du Canada (PPC) tient certains discours qui peuvent s’apparenter à l’extrême droite, selon les professeurs Marc André Bodet et David Morin. Ces derniers estiment néanmoins que le PPC, qui continue de dénoncer les restrictions durant la pandémie, n’est pas un parti d’extrême droite ». ↩︎

  9. L’activiste Mathieu Bock-Côté travaille depuis plusieurs années à brouiller les cartes en ce qui concerne l’extrême droite (« cette étiquette a surtout pour fonction de nommer ce que la gauche déteste. C’est une étiquette utilisée par des haineux inconscients de l’être »). Il réfute carrément l’étiquette, lorsqu’il est question du Rassemblement national ou plus généralement sur la scène européenne↩︎

  10. Notre dossier sur le bonhomme ne manque pas d’exemples. Vous vous rappelez que cet homme a déjà organisé une pétition, en collaboration avec Rebel News, pour conserver le crucifix au Parlement?

    Cette chronique de Patrick Lagacé, écrite en 2017, détaille quelques autres de ses multiples bobards. ↩︎

  11. Nous avions documenté il y a quelques mois l’étendue de la parole transphobe, que l’on retrouve principalement chez les chroniqueurs et chroniqueuses employé·es par PKP, mais pas que.

    En ce qui concerne la normalisation du complot du grand remplacement, le rôle du militant d’extrême droite qu’est Mathieu Bock Côté est largement attesté↩︎

  12. Au Devoir, le chroniqueur Christian Rioux est réputé pour ses propos haineux, pour lesquels il s’est déjà pris un blâme du Conseil de presse. Voici notre dossier à son sujet.

    Patrick Moreau, un auteur qui écrit depuis un bail pour le Devoir, est lui aussi connu pour son penchant réactionnaire. À lire, comme exemple, ce texte où il place sur un pied d’égalité le trumpisme et le wokisme. ↩︎